24 octobre 2016
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J’aime que l’automne ait trois couleurs. Qu’il se débatte entre les saisons, qu’il peine à trouver sa place, qu’il se croit jeune et fort encore, qu’il s’épanouisse en rougissant, qu’il disparaisse en s’asséchant. L’automne correspond à un âge idéal, où l’on définit ce qui est important et ce qui reste à accomplir. Il se sent vert et plein de sève, il fait de l’ombre sous les tonnelles. Il se croit riche, se couvre d’or, porte des habits scintillants. Lorsqu’il se penche vers l’eau d’un lac, ce sont pourtant larmes de sang qui miroitent et l’affaiblissent. Bientôt le givre et les grands froids le dépouilleront. Décharné, décoloré il enfilera sans regret le manteau de neige poudrée que l’hiver tendra de bon gré.