22 septembre 2014
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Pour le défi 130 lancé par Lenaig pour les Croqueurs de mots : évasion
J’ai beau habiter au zoo et être l’attraction principale chaque jour au moment du repas, j’ai beau m’exécuter devant un parterre de curieux ne songeant qu’à flasher mon plongeon dans l’eau glacée, j’ai beau rejouer la grâce et m’emparer agilement du poisson que l’on me jette, il existe un instant que personne ne peut me voler. Un moment où je m’évade, où j’oublie que je ne vis pas sur ce pôle dont on me parle tant et où ma carcasse se fait légère.
C’est qu’une fois dans l’eau, je suis dans une matrice protectrice et j’évolue sans entendre les crépitements des appareils photos ou les cris des enfants, les applaudissements de la foule. Je m’évade dans un monde où tout est léger, rien ne blesse, mes larges pattes s’ébattent et n’ont pas de prise. Je danse, je vole, je virevolte, je fonce, je suis fusée, je suis... libellule. En sortant de l’eau, je prolonge ce bonheur, les poils hérissés, fuyant la foule, je me réfugie dans une bulle d’apesanteur, en moi.