17 novembre 2014
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Notre Dame des Larmes en Guadeloupe est un endroit enchanteur, que l’on soit croyant ou pas. Il s’agit d’un sanctuaire sur la route de Pointe Noire. La Vierge y serait apparue, il n’y a pas si longtemps que ça, en mai et juin 1977. Je pourrais décrire l’oratoire ou insister sur les heures de neuvaines et recommander aux dames de porter mantille pour écouter la messe qu’on y célèbre le dimanche, en latin. Je pourrais mais…
Je préfère évoquer le ruisseau clapotant sur les rochers, au pied d’un figuier majestueux et fier. Ou cette petite baignoire naturelle dans laquelle se jette une eau claire et limpide et où certains se baignent en priant. Je préfère observer la vigueur bouillonnante de la source et la course folle des feuilles prises au piège du courant, grimper sur le petit pont situé entre le monastère et le figuier. En me penchant avoir le sentiment d’enjamber le temps qui passe, de freiner un peu sa course. Et, abasourdie, regarder l’oratoire. Car les projections d’eau font pleurer Notre Dame dont les larmes sèchent bien vite à l’air ambiant, à trente degrés à l’ombre. Je me rapproche tout près du porte-bougie, certains ont écrit à la craie des mots de remerciements à « Manman Marie», et d’autres lui ont soumis leurs doléances. Ecoutant les cigales, je suis heureuse de me trouver dans ce drôle d’endroit pour une rencontre.