2 février 2015
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08:00
J’ai rencontré Mr C. dans l’escalier l’autre jour. Il galopait comme d’habitude, habillé en costume, un peu court le pantalon. Il revenait de chez des amis, il a souvent des invitations, des sorties, des voyages, pas étonnant, il est hyperactif. C’est un mot à la mode, hyperactif mais il lui va bien. Il est tellement sollicité qu’il lui arrive de se prendre les pieds dans le tapis, de tomber par terre, de s’ouvrir le front et de se relever comme si de rien était, tant il parcourt la ville d’un quartier à l’autre. C’est un monsieur pressé de vivre, de profiter de l’instant, de devancer les saisons. On dirait qu’il lui reste peu de temps devant lui, très peu. Ou qu’il veut gober tout ce que procure la jeunesse. Il sait que dans un avenir proche chacun pourra conserver la vitalité de ses vingt-cinq ans, ad vitam. C’est ce qu’ils disent dans MATCH. Mais aujourd’hui chaque âge a ses plaisirs et ses contraintes.
Alors Mr C. du haut de ses quatre-vingt-douze ans, m’a accostée triomphalement : « Regardez a-t-il dit, en me montrant deux pois de senteurs minuscules dans deux petits pots tout aussi riquiqui. Voilà le printemps qui arrive ! » Et, il a couru les placer dans son salon, il était heureux, guilleret. Il avait hâte de goûter à ce bonheur qui s’annonce, et comme une jeune pousse, il était droit et fier, empli de sève.