4 janvier 2016
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Dans trois jours, il y aura l’anniversaire. On aurait préféré ne rappeler que celui-là qui fut violent, bouleversant, tragique. On aurait évoqué des hommes et un journal, la liberté d’expression, dénoncé le radicalisme religieux, l’embrigadement, la cruauté. On aurait loué la solidarité, la chaîne humaine, mondiale, inaltérable. On aurait chanté, allumé des bougies, prononcé des discours solennels. Et affirmé, péremptoire : PLUS JAMAIS ÇA ! avec l’innocence d’un entre-deux guerres.
Mais on ne fera pas. Pas comme ça en tout cas. On avouera des peurs, des craintes, les limites de la nature humaine. On confessera des failles, des défaillances, les complexités d’un système. On déplorera les filatures, les fouilles, les surveillances tout en les jugeant nécessaires. Les propos seront circonstanciés, les cérémonies prudentes, les gestes retenus.
Parce qu’il y eut un après, sanglant, gratuit, vengeur. Parce que d’autres suivront qui sait… Parce que nous n’avons plus ni sécurité, ni certitudes.