25 avril 2016
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Depuis la rue quand on la voit, on se la représente dans ses années folles. Quand sa toiture griffait le ciel au lieu de lui creuser une place dans la charpente. Quand ses murs enduits de torchis, peints et enfarinés lui faisaient la peau douce, le teint diaphane et l’air avenant. Quand des fleurs se hissaient à hauteur de fenêtres, répandaient les odeurs du printemps dans chaque pièce. Quand un jardin verdoyant et ombragé la parait de mystère. Quand sa beauté et son éclat attiraient les admirateurs.
Depuis la rue quand on la voit, on se demande ce qui la hante. Les vieux fantômes d’autrefois sont dans une forme insolente. Et par la porte entrebâillée, par les fenêtres démontées, le soupirail et le grenier, ils se faufilent, surfent et chantonnent. Ont des histoires à raconter, secrets de famille bien gardés et par les mulots colportés. Ils murmurent dans les branchages, chahutant bourgeons et feuillages. Et puis s’échappent tout là-haut, nuage blanc effiloché porteur de rêves en fumée.