9 mai 2016
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08:00
M’asseoir dans un coin du cadre et comme le peintre, observer les couleurs du printemps qui s’installe. Rester assise le jour entier, patiente, attentive, déterminer l’ensoleillement propice à la création d’une œuvre.
Je scrute le ciel et l’horizon, respire sous les frondaisons et j’ai pour tapis le gazon. Le vent court dans mes cheveux, les oiseaux me picorent le crâne. Le temps a suspendu son vol, je flotte. C’est le moment que je préfère, apesanteur artificielle, quand le monde semble tout petit, s’agite sous mes pieds afin que je le réinvente.
Si l’artiste couvre la toile de ses pinceaux, moi je me sens en verve. Les mots se pressent sous mes doigts, légers comme les robes des filles, sensuels ainsi que leurs bras nus. Des phrases entament une valse, des lettres distillent leur parfum, des sons s’élancent dans les arbres et font le tour de la ville. Si mon regard a ses limites, rien ne freine mon imagination.