31 octobre 2016
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08:00
Ils entrent timidement le samedi jour de marché, dans l’officine. Choisissent un moment où la foule se fait moins dense ou une période de vacances scolaires. Ils ont l’air sérieux, sont conscients de l’importance de la tâche qui leur incombe. Ils ont une sacoche en bandoulière ou portent un cartable d’écolier qui ne pèse vraiment pas. Leur voix est douce, ils parlent tout bas, leurs yeux observent nos mimiques, notre langage. Arrivés au comptoir ils déterminent le nombre de personnes qui composent l’équipe, ouvrent leur précieux bagage, tendent la main discrètement mais fermement, interrogent : « Tout le monde est là, personne à l’arrière ? » Et distribuent de belles affiches. Avec au recto le portrait flatteur d’un candidat au sourire ravageur. Au verso de belles promesses établies à l’encre noire sur du papier bleu, rouge ou blanc.
Le ballet précédant la course à l’Elysée vient de commencer, et chez nous commerçants, cabrioles, pas chassés et changements de pied se succèdent avec virtuosité.