14 novembre 2016
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08:00
J’ai voulu rattraper mon retard. Trois expositions en trois semaines. Fantin Latour, Baudelaire et Oscar Wilde m’ont fait revisiter le XIXème siècle. J’ai admiré les peintures du premier, ses portraits de groupes saisissants, ses natures mortes. Adoré les commentaires du second sur les toiles de ses contemporains, étonnée quand même de découvrir qu’il rejetait les productions de Manet, précurseur des impressionnistes. Me suis régalée des remarques grinçantes du dernier, ses boutades, ses impertinences de dandy irlandais. « Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu’exister »
Comme souvent durant mes visites, j’ai eu à observer de loin, sauf pour Baudelaire avec qui j’ai pu converser en tête à tête, des œuvres devant lesquelles s’agglutinait une foule dense, immobile, des groupes accompagnés d’un guide volubile, un peu précieux. Subir les foudres des gardiens lorsque j’approchais les murs d’un peu trop près. Ecouter les commentaires d’une grand-mère s’extasiant devant les cadres dorés à l’or fin qui lui rappelaient ceux de sa maison de campagne. Et m’apercevoir, effarée qu’on devait épeler le mot « esthète » aux élèves d’une classe de troisième, leur indiquer qui était Verlaine. Quoique, à leur âge, ça me disait quoi Verlaine? Bref comme toujours, j’en ai autant appris sur des hommes illustres du passé que sur mes contemporains anonymes. Tout cela m’a fait du bien.