19 décembre 2016
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J’aime assez l’idée d’un livre voyageur qui parcourt le monde par la poste. Et dont les pages sont couvertes d’empreintes, de poussière de tous les pays. Pliées, chiffonnées, par des lecteurs curieux et avides. Dont les mots, entourés, soulignés, ajoutés dans la marge sont la preuve de l’intérêt qu’on manifeste à la lecture. Dont la couverture cornée ou arrachée, la reliure décollée, la quatrième de couverture inexistante, les grains de sable, les tâches de graisse ou de chocolat certifient : « j’ai été manipulé, adoré ou rejeté, trimballé dans un sac, lu dans les transports, dans un lit ou aux toilettes mais j’ai apporté quelque chose».
J’aime assez l’idée d’un voyage par la lecture. Echappatoire, découverte, enrichissement, enseignement, divertissement. Oubli du lieu, du moment, de l’entourage. Perte de la notion de temps ou d’espace, des sensations de fraîcheur, de chaleur, des besoins de boire ou dormir. Lire assis à une table à la bibliothèque, debout entre deux rames du métro, à genoux entouré d’enfants aux yeux écarquillés, à plat ventre sur le canapé, dans la position du lotus ou sur un tapis à clous, peu importe. Pourvu que ça signifie : « J’en apprends autant qu’avec une valise ou un sac à dos en parcourant le monde »
J’aime assez ce cliché car à lui seul, il rassemble deux idées qui me sont chères.