3 avril 2017
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La compagne de mon fils est polonaise et parle l’anglais, l’italien, l’allemand et le français bien sûr, en plus de sa langue maternelle. L’espagnol un peu, aussi. Elle dit que ça n’est pas parfait, elle ne maîtrise pas tout, le français est bizarre, par exemple comment personne peut à la fois signifier quelqu’un et personne. Elle se débrouille plutôt bien. Dans son travail l’anglais est indispensable, pour les voyages… Eh bien mon fils la suit, elle assure !
Elle vit en France alors me dit-elle, j’ai besoin de me replonger dans ma langue maternelle, sans gymnastique de l’esprit. De penser comme chez moi. Quand elle m’a montré ce livre, j’ai tout de suite pensé : « Ca me dit quelque chose ! ». Moi qui ne sais pas un mot de polonais à part « dzien dobre/ bonjour », j’ai reconnu « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » par le nom de son auteur dont ce fut le premier, et longtemps le seul livre. J’en profite pour saluer « Ecureuil bleu » et son initiative du livre voyageur qui m’a fait découvrir Harper Lee.
Lire la traduction d'une oeuvre, c’est toujours périlleux car on crée ses propres images à partir de mots qui ne sont pas réellement ceux de l’auteur. L’idéal serait de pouvoir lire l’original et sa version. Ce qui n’est pas toujours possible, combien de français ont lu Tchekhov en russe dans le texte ? Etre capable de « Gymnastique de l’esprit » est un luxe dont on aime parfois s’affranchir. Il faut avouer que découvrir un auteur étranger dans sa propre langue c’est approcher la différence culturelle, et malgré ou a cause de cela, se laisser porter, sentir la magie opérer. Car un bon livre, même imparfaitement traduit, touche au coeur.
Bonne lecture Aleksandra !