23 mai 2017
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La semaine sainte. C’est le titre d’un roman d’Aragon. Peu aisé à la lecture, une foultitude de personnages, de descriptions de lieux, d’habits, importants les vêtements que portent nos élus, de sentiments. Des questionnements sur soi, sur ce à quoi l’on croit. Est-on de la vieille garde, vénère-t-on la royauté poussive et maladive du vieux roi Louis XVIII. Espère-t-on le retour de l’Aigle Bonaparte? Raille-t-on le petit caporal? Vers qui vont les espoirs, pour qui vibre Paris ? L’un s’enfuit à la sauvette, l’autre se fait attendre. Les cent jours se précipitent. Et deux régimes sont à bout de souffle. Le récit d’Aragon fourmille d’anecdotes, d’habitudes, évoque les métiers d’autrefois, annonce une bouffée de modernisme. Or nous sommes en 1815, durant la semaine des Rameaux…
Puisqu’il s’agit d’Aragon, l’allusion au communisme du 20ème siècle n’est pas loin. Porteuse d’espoir la Russie de Staline ? L’espoir, le renouveau en politique, les attentes d’un peuple, ses illusions, tout ça me parait contemporain. Très 21ème. Nous vivons actuellement la désorganisation d’un monde, le rajeunissement des pensées. Pas de Roi, pas d’Empereur toutefois. A la tête du pays, c’est notre avatar que nous avons porté. Jeune, beau, enthousiaste, pressé, sûr de soi et conquérant. Sans titre ni particule. Et dont les ailes de cire doivent se préserver du soleil.