19 juin 2017
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C’est à Moret sur Loing, c’est sur la plage. Ils amènent les sandwichs, le barbecue, s’installent au bord de l’eau claire où frétillent les gardons, déploient les couvertures, les chaises pliantes. Se régalent de bières, chips et salades. Arborent maillots et cuisses bronzées. Se tartinent de crème, poussent des canoës dans l’onde aux écailles dorées. S’agglutinent, avides, devant les boutiques des glaciers. Plongent des lignes que le courant porte vers des canards sagement alignés derrière un chef autoritaire et cancanant. Nourrissent des cygnes majestueux, observent les évolutions obliques des bernaches. S’étourdissent au soleil, tête levée, subjugués par le balancement des feuilles de cerisiers sauvages. Lorgnent vers des péniches dont les carcasses abandonnées se dorent le long des berges. Se désolent : un oisillon tombé d’un nid va mourir.
S’éloignent dans la ville, sous la cagna. Plus un bruit. Ils s’éparpillent autour de l’église, photographient des façades du moyen âge, achètent des sucres d’orge. Et se retrouvent devant le domicile d’Alfred Sisley. Comme une évidence, au cœur d’une cité de lumière autrefois calme et immortalisée par le peintre.