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15 janvier 2018 1 15 /01 /janvier /2018 08:00
Eugène Atget ( Au bon marché, 1926-27)

Eugène Atget ( Au bon marché, 1926-27)

Janvier à Paris suspend les heures comme les photos d’Eugène Atget. Malgré la foule, le mois se fige dans le vent et le froid. A l'époque la ville s'exposait nue, vide, ou sale. Sur les trottoirs comme dans les vitrines, la vie semblait absente ou paralysée. Le temps n’était pas vraiment arrêté.  Il avait la lenteur d’un siècle révolu. Quand pour obtenir on devait agir, se donner de la peine, s’abîmer les mains, forcer sur les bras. Et que passait le temps.
Aujourd’hui bien sûr, il y a des boutons, des touches, des interrupteurs. Nos doigts font presque tout d’un simple effleurement. Les heures coulent, nos journées débordent. Des foules interrompues glissent sur l’asphalte. La fureur, le bruit dominent.  Mais les couleurs de la saison, le gris, le sépia, l’orangé parfois, couvrent la ville. Si on accepte d’interrompre sa course un instant seulement, si on laisse le silence s’installer, c’est ce Paris d’autrefois qui surgit, plus peuplé, plus dense, mais tout aussi magique.
JANVIER
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commentaires

L
Coucou Mansfield<br /> Comme c'est curieux ! tu pars de l'Aujourd'hui pour rejoindre l'Hier, et moi je suis partie de l'Aujourd'hui pour me projeter en .... 2050 (suite à des lectures passionnantes) ! <br /> J'aime bcp ton billet et comprends parfaitement cette course folle au temps qui mange toute la génération actuelle ... <br /> Je t'embrasse en te souhaitant une bonne et douce nuit
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L
"Paris sera toujours Paris", en voici une bien jolie démonstration, pleine de tendresse et de nostalgie gaie, positive. L'année commence bien!
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C
Merci, Mansfield, pour ce regard méditatif dans le rétroviseur.
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R
Super texte mais le plus génial c'est le juxtaposé hier aujourd'hui. Bisous
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F
Un petit retour dans le passé très sympathique avec ces photos. A l'heure actuelle, il est vrai que les gens ne prennent plus la peine d'observer ,tout doit aller vite et on ne vit plus! Bonne semaine
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M
J'adore Paris : le Paris de mon enfance. Je suis née dans le 15ème et ai vécu dans le 14ème et le 11éme mais egalement le Paris d'aujourd'hui celui ou vit ma fille dans le 13ème à côté de la BNF. J'ai aimé ton texte. Bisous
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É
Bonjour Mansfield. J'adore ta photo et ta manière d'évoquer Paris, du temps où l'on était moins connecté, plus observateut...
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C
Comme tu l'écris si joliment, " Les heures coulent, nos journées débordent." et pourtant..<br /> Une superbe entrée en matière pour l'année 2018 avec une invitation pleine de poésie et de sagesse...<br /> Prendre le temps, laisser la fureur et l'agitation se dissiper dans les encres de la ville et recréer sa propre réalité...<br /> L'idée de la photo d'Atget est remarquable, un grand merci à toi et de gros bisous pour une belle journée<br /> Cendrine
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A
J'aime ta façon de regarder le temps passer et surtout de parler de la magie de Paris, ses nuances et sa lumière toutes particulières.
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J
Savoir regarder autrement...de bien jolis mots pour accompagner le temps qui passe ! Bonne semaine à toi. Bises. Joëlle
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A
Réflexion sur sur le temps, la vie, soi-même... Oui, arrêtons-nous un instant... Merci Mansfield pour ce joli moment de pause....
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L
Prendre le temps devient un luxe... Et pourtant il vaut mieux le prendre il passe trop vite .
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C
Oui la vie est une furie. <br /> Arretons nous un peu et ecoutons son passé...qui grouillait lui aussi a sa manière...
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J
Je ne connais pas Paris en janvier, j'y suis allée surtout en août, quand le parisien prend ses quartiers d'été... ;-) finalement avec le temps qu'est-ce qui change, la mode... mon cher Eugène !
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  • : instants de grâce, parcours chahutés, affirmation de soi. J'aime saisir ces moments dans la vie qui font vibrer et se sentir vivant.
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