5 février 2018
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Que Paris cesse de ressembler à ça. Un barbouillage, des couleurs tremblées, un pinceau gorgé d’eau étalé d’une main d’enfant, hésitante. Que les boulevards n’aient plus l’air de ruisseaux, les trottoirs de champs détrempés, les arbres d’éponges dégouttant. Les immeubles ont des façades incertaines, leurs toits s’effritent dans le ciel. Les rues sont tristes, froides, on ne distingue plus vraiment les passants, les boutiques, les autos. Engourdis, endormis, plombés, voilà ce que nous sommes. Comme un python immobilise ses proies avant de les digérer, l’hiver nous saisit dans sa grisaille et sa longueur.
Alors le redoux, la lumière, le piquant d’un vent sec, c’est pour quand ?