12 février 2018
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Ailleurs qu’en ville, ils s’évadent. On les voit avancer, réguliers, précis, on ne peut pas les confondre, ils sont les miettes de Poucet sur le chemin. Tant que le ciel ne leur joue pas de tour, ils s’imposent, se dandinent. Ils s’approprient la neige, en mesurent l’épaisseur, sculptent la surface, captent la lumière. Ils fuient à l’horizon, emportent les rêves. Contrairement à ceux des plages, rien ne les borde, rien ne les bride. Ils sont une invite, un chant des sirènes.
Dans nos cités, ils se bousculent, s’écrasent, se chevauchent, s’étouffent. Tout d’abord creusés, nets, avec la marque des semelles imprimée dedans, ils s’aplatissent, s’aplanissent et disparaissent. Englués dans une boue noire et lisse, ils sont la représentation de nos vies routinières et pressées. Du stress de nos existences citadines.