J’ai arpenté les allées, assisté à des débats, feuilleté des livres respiré leur odeur d’évasion, de mystère, de bonheur, de peur, d’angoisse. J’ai assisté à des interventions ludiques, scientifiques, frôlé des auteurs, des agents littéraires, des journalistes. Et je me suis posée. J’ai observé la foule des grands-mères avec leur chien sagement enfoui dans un sac, des fans de Jean Teulé alignés dans l’attente d’une signature, Gérard Depardieu au pas de course se dirigeant avec sa garde rapprochée d’au moins quinze personnes vers le pavillon Russie.
On faisait autant la queue chez Paul que dans l’attente de l’autographe de Douglas Kennedy. On m’a sollicitée pour me rendre aux séances de dédicaces d’écrivains d’une petite maison d’édition. J’ai vu des familles motivées feuilletant des livres de bandes dessinées, aperçu la voiture de Gaston Lagaffe, retrouvé avec nostalgie le décor d’ « Apostrophes », recrée à l’identique pour l’occasion. J’ai écouté le témoignage poignant d’une réfugiée iranienne.
J’ai vécu des heures passionnantes, dans cette sorte d’effervescence, de tourbillon que crée la compagnie des livres. Jusqu’au vertige qui m’a prise à la sortie. On a beau dire que les gens ne lisent plus, j’ai pu constater que toutes les générations se frottaient joyeusement au salon.