Samedi 14 juillet, au Grand Café, Place de l’Hôtel de Ville à Compiègne. Elle a certainement un petit coup dans le nez. Se lève, un éventail dans la main, s’en couvre le visage. Elle harangue la foule aussi. Epoussette sa robe beige à motifs exotiques. Elle porte une chaîne avec à son extrémité un lourd pendentif en verre colore rouge. « J’ai failli louper la navette dit-elle. Il faut être de Compiègne pour savoir qu’elle ne fonctionne pas le 14 juillet. Hein, vous, vous le savez, n’est-ce pas ? C’est que j’aurais raté le match, oh là à cette heure-ci il ne va pas tarder à commencer ! » Quelques consommateurs amusés la reprennent : « Mais non madame, le match c’est demain !
- Et je n’ai pris qu’une bière ! Mais c’est vrai demain à la même heure nous aurons le résultat.
- Oui madame. Vous avez le temps. »
Elle se rassied, s’évente, se penche, se relève, se dandine et ajoute : « Oh là et dire qu’à 78 ans, je tiens encore le coup ! »
Nous en doutions tous un peu mais des histoires comme celle-ci ont besoin d’un tel contexte pour être vécues.