On prend tout en photo. La famille, les amis, le chat devant le radiateur, des monuments, soi-même devant des monuments en mode selfie, avec ou sans perche, la boite de comprimés qu’on veut acheter pour ne pas se tromper en prononçant le nom chez le pharmacien, la tâche de moisissure dans la cuisine pour un état des lieux, la nouvelle coiffure de Brigitte la bonne copine, qui d’autre ?, les vitrines de Noël, la neige par la fenêtre, un bouton sur notre nez, une tranche de gâteau de mariage, les premiers pas de Titi, la gamelle de sa sœur et mamie endormie devant la télévision.
Mais que penser de cet homme qui brandit son smartphone et filme sans en louper une miette, l’intervention des secours dans un avion où un passager fait un malaise ? À qui l’on doit rappeler que ça n’a rien d’intéressant, qu’il ferait mieux de se rasseoir ? La recherche du sensationnel, du scoop, fait aujourd’hui de nous, parfois, de piètres paparazzi.