Dans « La Mule » Clint Eastwood est un vieux cynique et égoïste qui a besoin d’argent. Alors il transporte de la drogue. Ses gestes sont lents, ses pas semblent hésitants et son psychisme vacillant. Il offre l’image d’un vieillard un peu cinglé, un peu naïf et irrespectueux. De la famille, de ses patrons, des noirs, des jeunes, de la police. Et il sait être affable, rusé, retors quand ça l’arrange. De la vieillesse, il n’a que l’apparence. Il analyse, réagit, prend du bon temps avec des filles, se moque autant de lui, du temps qui passe, que des autres. Et quand il se fait prendre, il refuse qu’on le traite d’innocent, berné, fragile. Il affirme : « Guilty ! » Je suis coupable, j’assume mes actes et mon âge. Ma drôle de vie malgré mon âge.
Je l’adore comme j’adore tous ceux que l’âge ne diminue pas. Qui gardent le cap, et qui, pour peu que la maladie ne les entrave pas, continuent d’avoir dans les yeux, ce pétillement, cette flamme, chaque jour.