Un mariage. Il y a toujours ce moment qu’on appréhende, quand les émotions submergent. Et bien sûr il n’a pas la même signification pour tout le monde. Pour les mariés c’est le oui, le consentement, à la mairie ou à l’église ou ailleurs si les religions diffèrent. Ce « Je le veux » prononcé à voix basse, et qu’il faut répéter parce que gorge sèche, lèvres plombées, sensibilité à fleur de peau. Ce « Je le veux » qui engage » et responsabilise, qui fait couler le rimmel et renifler.
Les parents eux entendent : « Je vous quitte », et ça fait mal. Même s’ils savent et y sont préparés. C’est la perte qui fait mal. De l’enfant devenu homme ou femme, de la vie d’avant, des années de belle jeunesse.
Les témoins, la famille sont les témoins privilégiés d’un partage. Les premiers, souvent de même génération que les mariés, ont leurs repères et les comprennent. Ils vivent au diapason. Les seconds les ont vu grandir et mesurent le chemin parcouru.
Quant à moi, l’amie invitée ce samedi-là, je fus happée par les uns, les autres, écoutant des anecdotes, gobant petits fours et gâteaux, sabrant le champagne. L’émotion est venue quand la salle s’est vidée, quand tout le monde est descendu au sous-sol pour la soirée avec DJ. Quand devant ces tables vides, couvertes de branchages et de fleurs, j’ai vu la roue de l’existence tourner.