30 mars 2020
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08:00
Samedi matin, dans les couloirs du métro à la station Châtelet. C'est la première fois que je suis seule à glisser sur le tapis. Le plus étrange, c'est le silence. Il manque les pas pressés, les talons nerveux, le froissement des manteaux, le roulement des valises, tout ce qui fait que le sang de la ville circule dans ses veines, dynamique, oxygéné. Depuis que j'ai vendu mon officine, je travaille en intérim et sillonne l'Île de France de pharmacie en pharmacie. Dans un futur pour le moment hypothétique, j'espère aider mon fils lorsqu'il s'installera à son tour. Alors je fais marcher la machine, j'entretiens le rythme, les jambes, je reste au coeur du métier.
Malgré la fatigue, quand j'assure parfois 10 heures d'affilée sans pause, malgré le devoir de protection, masques, gants, solution hydro alcoolique, quand c'est possible car toutes les pharmacies ne sont pas pourvues de la même manière, je me sens portée par les témoignages, les encouragements, la gentillesse des clients.
Les temps sont difficiles et le plus compliqué est à venir. Mais il me semble qu'une lueur est au bout du chemin. Celle de notre Renaissance.