18 mai 2020
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08:00
Nous voici libérés. D'une autorisation de sortie. Des contrôles sans crier gare, des contraintes horaires. Nous voici bien dégagés derrière les oreilles, nos couleurs sont rafraichies, le fleuriste, le fromager, le Mac Donald nous accueillent, le caviste aussi. On s'exerce librement à la course à pied, les chiens ne servent plus d'alibi aux promenades.
A part ça, on s'étiole. Défense de s'éloigner de plus de cent kilomètres. Peut-être qu'en chaussant des bottes de sept lieues... Le ciné, le resto, le bistro du coin, nada. Les magasins, ouais, bof. Essayer, acheter quoi? Toucher, porter, reposer, rendre. Se couper des sourires, se badigeonner de gel, se maintenir à distance. Les dés sont pipés, les contacts réduits.
Et la plage, ah la plage, les grands espaces, la forêt, les arbres! Dérangeons la nature! Le déconfinement n'est pas la liberté, c'est mesurer ce qui est perdu et ne reviendra pas totalement avant longtemps. Un peu comme la jeunesse, qui passe, qu'on regrette, et ne demeure que dans nos têtes. Un peu seulement. Car, dans les coeurs, il y a ce pari fou de retrouver avant.