8 juin 2020
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La chanson de France Gall est plus que jamais d'actualité. Le goût amer et la poussière, le silence et les questions que l'on se pose et qui ne trouvent pas de réponse. Qu'il s'agisse des suites de la pandémie ou des inégalités raciales, des habitudes nouvelles de travail ou de consultations médicales, des retrouvailles familiales ou entre amis, on rit encore pour des bêtises, comme des enfants, mais pas comme avant.
Et ces batailles dont on se fout, ces fatigues, ces dégoûts, à quoi sert de courir partout. Oui, à quoi servent les idées si elles ne débouchent pas sur des actes. On a dépassé le ras le bol, l'abattement, la vie reprend doucement, l'enthousiasme déborde mais rien ne sera plus aussi insouciant, décontracté, cool.
On garde ces blessures en nous, ces éclaboussures de boue, qui ne changent rien, qui changent tout. On garde la défiance, l'incertitude concernant l'avenir. Mais surtout, on a acquis cette précieuse capacité à apprécier intensément tous les bons moments, à cueillir de la vie ses richesses, y compris dans la banalité des jours qui passent.