6 septembre 2021
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08:00
Je mets mes passions entre parenthèses depuis quelques mois. Ecrire est devenu secondaire parce que je vis, à la pharmacie, ce j'aurais préféré ne pas évoquer. Le virus me freine, le virus me bloque. Mon métier tourne autour de lui, des tests, des vaccinations, des craintes, de la hâte d'obtenir un pass, du refus de recevoir ce truc étranger quand on se sait en bonne santé. Il y a le temps que je perds en paperasses, en discussions vaines, en résolutions fermes comme celle de refuser de tester après 19h. Parce que j'ai une vie, de la famille, des amis. Moi aussi, j'ai envie d'aller au restaurant, au cinéma, de sortir le soir.
Je n'ai pas à faire la morale, à inciter à, à critiquer. Je ne dis qu'une chose:"facilitez-vous la vie et celle de vos proches". Prenez toutes vos précautions.
Ce virus démontre que nous sommes de grands enfants terrorisés, déboussolés, rebelles aussi. Quand cet homme, jeune, environ 35 ans, est entré pour demander, les yeux embués, les lèvres tremblantes: "Y-a-t-il un moyen d'obtenir un pass sans faire le vaccin, me faire tester tous les trois jours, est insupportable?", j'ai regardé le ciel et les nuages, à travers la vitre. En repensant à mes vacances.