24 octobre 2022
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J'en connais deux célèbres. L'une est associée à ma jeunesse, à la dance music, au bling bling des vêtements, aux bottes à talons compensés. Frida la brune et Agnetha la blonde du groupe Abba, ne finissent pas de chanter dans ma tête.
L'autre fait l'objet d'une exposition au Palais Galliera. J'ai toujours dit Frida Kahlo, j'aime moyen. Comme ça au premier regard, trop de souffrance, de sang, des accidents, l'âme survolant le corps, des fils échappés de ce même corps, les misères d'un pays, d'une femme, d'une mère. Non pas d'une mère, d'une presque mère. Trop de soi, qui crie. Des portraits de famille, des autoportraits au regard sévère, aux coiffes élaborées, des bijoux symboliques. Frida Kahlo, c'est moi, moi, moi....
Frida Kahlo c'est aussi un pays, le Mexique, une région Oaxaca et son style vestimentaire, adopté avec bonheur. Frida est un exemple de résilience, le désir de vivre en dépit de la douleur provoquée par un horrible accident de la circulation, de la torture infligée par les corsets. La Casa Azul, sa maison, arbore ses couleurs et rappelle son appétit de vivre et sa liberté, non bridée par le mariage. Les rencontres, Trotski, Breton, sont teintées d'admiration réciproque. Les voyages, eux, sont décevants. À Détroit elle se sent seule et abandonnée, à Paris elle ne supporte pas les discussions intellectuelles de peintres pontifiants.
Frida Kahlo c'est le talent au service d'un hymne à la vie. J'ai laissé mes réticences de côté et plongé dans les tableaux. J'ai compris. La force, le réalisme, la sincérité, la volupté, le bonheur. Vivre, vivre malgré tout. Et au-delà de la mort.