Consigne de Michel, sur le site de E-criture
Le principe de cet exercice, connu aussi sous le nom de logorallye, est plutôt simple : utiliser dans un texte que vous écrirez pour l'occasion (quel qu'en soit le genre littéraire) l'ensemble (ou une partie, comme dans le cas présent) des mots de la liste qui vous est proposée.
Les verbes peuvent être conjugués, vous pouvez jouer avec singulier / pluriel, masculin / féminin, et si possible les mots doivent être bien mis en évidence dans votre texte quand vous le publierez (en gras idéalement, ou soulignés)
La liste qui vous est proposée est la suivante :
Décence, grille-pain, chuchoter, doigts, ombres,
léthargie, miser, jaune, diantre, scission,
chapeau, boulanger, amers, décor, solution.
Parmi ces 15 mots, il vous est demandé d'en utiliser au moins 10 (mais vous pouvez en utiliser plus, même tous pourquoi pas ^^) pour nous amener là où vous aurez choisi d'aller. Car le vrai but de cet exercice est bien de réussir à dompter les mots, de rester maître de l'histoire qu'ils vous racontent.
Ils n’ont pas eu la DECENCE d’attendre que juillet soit à la fête. Ils souhaitaient que ça pétille bien plus tôt, que ça pétarade. Cela avait commencé dès mai, comme si leur objectif avait été de réveiller le mois de la LETHARGIE dans laquelle ce long hiver l’avait plongé. Comme pour planter par avance le DECOR d’une saison chaude, aux nuits de fournaise, aussi embrasées et parfumées que le four d’un BOULANGER. Tels des magiciens ôtant leur CHAPEAU pour un effet de surprise, hier soir, ils ont mis le feu à la rue. L'acharnement a payé.
Se déplaçant en bandes joyeuses, arpentant les trottoirs, ils ont jeté quelques pétards ça et là, comme des OMBRES rôdant au bas des immeubles. DIANTRE me direz-vous, il faut bien que jeunesse se passe ! En cette période estivale, tout le monde ne se dore pas au soleil, au bord de la mer, en caressant le sable chaud du bout des DOIGTS. Certains ont trouvé la SOLUTION, de quoi faire brûler des feux de joie et oublier d’AMERS destins, les yeux captivés par la danse lascive des flammes CHUCHOTANT sur le bitume, par cet or JAUNE jaillissant du claquement sou.rd de la poudre consumée. Ils regardaient flamber les voitures comme on observe les tranches roussies oubliées dans le GRILLE-PAIN, d’un air bovin, impuissant. Et subjugué.
Je ne MISERAI pas sur le bonheur des pompiers appelés à étouffer l’embrasement de cités, si promptes à faire part de leurs SCISSIONS et de leurs frustrations aux yeux du pays.