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2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 20:49

Avant, c’était mission impossible. Le matin, j’avais les enfants et l’école, les courses ou le  travail. A midi, ma pause déjeuner était sacrée. L’après midi, je me retranchais encore derrière le travail ou les copines, les devoirs des enfants. Et le soir, c’était le repas à préparer. Enfin là j’exagérais, j’ai un mari qui bosse à domicile. C’est bien pratique quelquefois le soir, un homme qui cuisine, c’est a-do-ra-ble !  Le dîner était le seul moment que je vivais réellement dans une famille harmonieuse, unie et muette devant la télé.

Elle m’avait fait la leçon, elle avait dit: après quarante ans, le sport c’est un must. Elle c’est ma bonne copine, celle qui me veut du bien. Transpire, souffle, attrape des crampes, gèle-toi les doigts, le nez, elle avait insisté. Obligatoire ! Retrouve ta légèreté, ta respiration, le goût de l’effort, de la discipline. Attends, ne dis  pas que tu t’en f… Les enfants ?  Ils sont à la fac, non ? Le midi ?  Ben quoi, salade ou sandwich, c’est tout. Le soir de temps en temps,  ton homme se débrouille, ça n’est pas ce que tu prétends ? Personne n’ira te culpabiliser, te traiter de mère ou d’épouse indigne !

Laisse-toi tenter. D’abord tu fais un bilan de santé. Ben oui, c’est plus prudent, à nos âges…Escorte-moi durant une toute petite semaine. Je parie que d’autres suivront, que tu ne pourras plus t’en passer. Et puis le printemps arrive : super pour commencer! Les jours allongent, l’air est plus doux, les arbres bourgeonnent : c’est idéal !

Quel baratin, je te jure !

 

 

On y va quand ? Tôt le matin, à midi, le soir, c’est toi qui décides ! Il y en a qui courent à jeun, mais je ne te le conseille pas, il vaut mieux te caler l’estomac. Tes vêtements ? Confortable, hein, pas midinette, et de bonnes chaussures surtout ! Le premier jour on ne dépassera pas un quart d’heure, je te promets. On s’arrête dès que tu n’en peux plus. Si tu as mal aux jambes, frictionnes-toi avec une crème chauffante. Chochotte, va !

Allez, pour te motiver, tu n’as qu’à emprunter le MP3 de tes mômes. Ils ont toujours de la musique hyperspeed, pas forcément à ton goût, mais c’est radical pour l’entrain. Trouve ton rythme : j’expire deux fois, j’inspire deux fois par exemple, et je recommence. Arrête de geindre, t’es pas marante. Tiens demain, on se lance un défi, on court cinq minutes de plus qu’aujourd’hui. Chiche !

Bon ça y est, on a établi un parcours agréable qui ne massacre pas trop les chevilles. Tu es d’accord ? C’est pour l’endurance, pas pour battre des records, Ok ! On ne cherche à rattraper personne, ce qui importe c’est d’augmenter la durée du trajet.

Et on a le temps d’admirer le lac et les canards, de regarder verdir les marronniers.

Aujourd’hui tu n’as pas remarqué, tu souffres moins, tu souffles moins, tu te sens légère et le vent fouette agréablement tes joues.

Pour la musique, rends-toi compte ! Avant tu te laissais porter, maintenant tu te permets d’écouter et tu zappes les morceaux qui te déplaisent. Prends le temps de saluer les autres : ce sont toujours les mêmes qui courent à la même heure. Rallonge encore de cinq minutes, tu vois, on en est à trente minutes quotidiennes.

Ca y est, le but est atteint, rythme, endurance, légèreté des muscles ! Quel exploit ma fille !

Tu y prends plaisir, avoue,  ton organisme libère des endorphines : tu as ressenti cette  plénitude, ce calme. Tu n’éprouves rien? Menteuse. Moi, je vois bien que tu n’es plus à cran.

Tu peux porter un panty pour augmenter la perte en eau, je sais c’est pas sexy. Mais c’est intéressant si tu ne veux pas courir plus de trente minutes par jour. Si tu souhaites tenir plus longtemps, il te faudra  du temps et de la motivation. Attention, tu risques de décrocher rapidement. 

Demain pause. Tu as bien entendu: you’ve to make a break. Tu te reposes et là, le manque va s’installer. Oui ma chère, courir t’est devenu indispensable.

Repartir n’est plus une corvée. C’est un besoin. Par ailleurs, tu t’apercevras que monter les escaliers, courir après le bus ou le chien est un simple jeu de guibolles. Le cœur s’est adapté, les bras, les jambes se coordonnent sans effort. Au travail tu t’énerves moins. Pour tes enfants, tu es la crème des mamans et  ton Jules t’adore. La prochaine fois, demande lui  de t’accompagner, à celui-là. Hum…

Tu arrives à la fin de ta première semaine. C’était harassant, je te l’accorde : crachoter comme une phtisique n’avait rien de plaisant. Et tous ces  sexagénaires qui te dépassaient, ça t’humiliait. Entendre ton cœur déchirer ta poitrine était angoissant. Mais sois sincère, retrouver ton souffle, tes jambes de vingt ans, acquérir de la vitesse, de l’endurance, te débarrasser du stress quotidien valait bien quelques sacrifices.

Tu as raison, chouquette, j’ai répondu.  Mais je reviens de chez le phlébologue. Il m’a interdit les sports par à coups, c’est ballot ! Dès demain, je me mets à la natation.

 

 

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commentaires

C
Ben tout comme moi ! sans les bas...
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M
<br /> <br /> Il faut dire que je ne cours plus depuis que je me suis cassée la malléole, aujourd'hui je nage, c'est tout aussi bien, bon après-midi  Catiechris<br /> <br /> <br /> <br />

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