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2 janvier 2009 5 02 /01 /janvier /2009 17:29

Consigne 51

Parmi les 25 mots suivants, il vous est demandé d'en retenir au moins 15 (idéalement tous) pour écrire un texte. Prose ou poésie, fiction ou réflexion personnelle, court ou long, rien ne vous est imposé de plus que les mots.

documents, encre, 30 degrés, huile, plongeoir
gris(e), feuille, stylet, perle, soupir
saveur, connaître, maître, réception, anglais
fée, prune, rouge, fusil, éloigner,
danser, lumière, soleil, décennie, ronronnement

 




 




Si mon blog porte son nom c’est parce que ses nouvelles m’ont plu dès la première lecture. Je la considère comme une fée de la nouvelle. Ses textes sont courts et ce n’est pas vraiment l’intrigue qui les nourrit mais le soleil, la lumière, de son île la Nouvelle Zélande. Née en 1888, morte en 1923, et enterrée en France à Avon, elle a su faire danser les mots à travers les pages. Il y a des émois, des soupirs, les sentiments éclosent par trente degrés et s’épanouissent comme des plantes. La plus célèbre de ses descriptions est celle de l’Aloès; elle en  décrit les feuilles et les nervures avec une minutie désuète, aujourd’hui on dirait que c’est d’un ennui mortel, voire chiant… Peut-être…

Eh bien non, il faut dépasser ça, Katherine Mansfield était une femme libre, indépendante, bouillonnante comme l’huile sur le feu, en dépit d’une fragilité physique. Elle refusa le ronronnement d’une vie classique. Elle s’éloigna du cocon familial et parvint sur le sol anglais  durant la première guerre mondiale puis en France. Elle  décrivit l’horreur dans les trains bondés de soldats portant fusil, allant au front ou y retournant, les chansons paillardes dans les auberges, la peur, l’espoir, et tout ce rouge, sur les nappes à carreaux, sur les terres encore fumantes.

Amie de Virginia Woolf qui admirait son écriture, elle fréquenta le cercle littéraire de Bloomsbury, eut quelques aventures féminines. Son mode de vie trop moderne pour l’époque pouvait choquer mais pendant plus d’une décennie, elle décrivit les mœurs d’une Pension Allemande, décrypta les débuts de l’amour ou son effilochement, évoqua les diversités sociales  en prenant pour cadre une réception ou Garden Party, dans l’un de ses récits.

On ne peut pas parler de Katherine Mansfield sans raconter la mer, l’Océan Pacifique qui baigne son île et dont elle magnifia les reflets gris à midi, la couleur prune, au soleil couchant, et l’opacité d’encre marine à la nuit tombée.

 

C’est la tuberculose qui eut raison d’elle à l’âge de trente cinq ans. Mais son œuvre courte et ses lettres sont autant de documents à découvrir pour écouter sa petite chanson. Tout comme on entend la mer en écoutant les coquillages.

 

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commentaires

I
Je ne connaissais pas cette dame, mais tu m'as donné l'envie de m'y intéresser. merci à toi
Répondre
M
<br /> J'espère que tu apprécieras son sens des couleurs, des odeurs, et sa psychologie un peu désuète mais très sensible.<br /> <br /> <br />

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