Exercice sur image. Dame AGA
Un trait de génie ce trait dans le ciel. A moins qu’il ne s’agisse d’un bug sur l’écran de mon ordinateur. J’ai acheté un spray, génial il paraît. J’ai beau frotter, quelle hargne, c’est là, ça s’incruste, ça ne veut pas s’effacer Ca me tracasse tant que je me ronge les ongles. Si je m’obstine un peu, je revois ce trait, ce sillon, cette éraflure, dans la kératine de l’ongle, incarnée. On m’a dit que cela signifiait carence en calcium, en magnésium. Foutaises ! La seule carence dont je souffre est une carence en amour. Tiens, d’ailleurs c’est le trait dans mon âme, la boursouflure, enkystée. Qui m’empêche de dormir, de sortir, de bondir, émerveillée. C’est toi qui t’es enfui, un trait dans ma vie, bien tiré.
Et c’est peut-être aussi un trait de caractère, l’envie de m’envoler, le refus de sombrer. De surprendre dans le miroir un visage détendu, des traits reposés, les miens reliftés. Des amis alentour, des soirées arrosées. Un regard, une invite, une histoire commencée. Un carnet, une adresse d’un trait de crayon, gravée. Un possible, un ailleurs. La découverte de l’autre exerce un tel attrait qu’il serait criminel de s’y refuser. Et viennent les attentes, les espoirs, les manques, tous ces états du cœur qui signifient l’amour de nouveau rencontré. Tout ce qui y a trait. Si j’abandonnais, si je me lâchais, si je suivais la vague, me laissais emporter. Alors je fixerais l’horizon, là-bas au loin, où ciel et terre semble s’enlacer. Vous ne voyez pas, le trait ?