Pour illustrer le thème de la semaine: les outils.
Quand il a fallu vendre la maison des grands parents, nous avons tout débarrassé, tout vidé. Mais nous ne savions pas quoi faire des outils de jardin. Je suis une vraie citadine et même si un jour, j’achète la maison de mes rêves, en banlieue, pas trop loin de l’agitation de la ville, il sera trop tard.
Tous ces sécateurs, ciseaux, pelles, pioche, balai, arrosoirs et tuyaux d’arrosage, ça ferait désordre, en attendant, dans mon appartement.
Et comme la maison était un peu à l’abandon, le temps qu’on se décide à vendre mon frère et moi, le temps qu’on trouve un acheteur, les herbes du jardin ont poussé, les feuilles, les graines ont volé chez le voisin. Qui a rouspété. Nous sommes allés débroussailler un peu, le cœur gros et sans conviction. On a sorti les outils, on a retourné la terre, tondu le gazon, ramassé des feuilles et des cailloux. On a fait semblant d’aimer ça. On a découvert qu’on aimait ça, la terre sous les ongles et le cal aux doigts, tout quoi.
Ca n’avançait à rien, il y avait juste le plaisir de faire, pas la joie du résultat. Car la nature a besoin de patience et de temps.
Nous avons eu un acheteur assez rapidement, trop tôt, enfin plus tôt qu’on ne l’espérait. Alors on a compris, il fallait abandonner, tout laisser en plan. A lui de continuer maintenant. Et on s’est dit que nos outils, pour commencer, ça aiderait bien. Alors on les a laissé, il a souri. Il s’est mis au travail.