Le casse tête cette semaine chez Lajemy est : signature.
Je vais emprunter son sujet à Catheau qui a écrit un post très intéressant sur Picasso et Dora Maar. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas.
Eh bien je vais abuser de cette signature. Je vais en parsemer ma page, jusqu’à l’obsession. J’ai le droit non ? Je peux bien le faire, ce n’est pas une reproduction, une imitation, un faux, juste un copié collé. Je subtilise, je m’autorise la transgression. Je ne fais de mal à personne. Je suis géniale, je vole à l’autre ce qui fait sa substance, je m’en accapare, je me l’attribue. L’autre n’est rien qu’une chose, à l’image de ces tableaux, qui ne valent rien sans signature. Et si j’allais partout dans les musées, armée d’un cutter pour gratter le paraphe au bas. L’artiste se retournerait-il dans sa tombe, souffrirait-il ? Quelle jouissance ce serait pour moi ! Comparable à la sienne quand il offrait des dessins ou des tableaux non signés, donc sans valeur, à ses proches, qui le suppliaient en retour, d’apposer sa marque sacrée.
Ah Pablo eungenio, comme ils disent en espagnol ! Prolifique, magistral, voleur d’âmes au profit de la tienne. Personne n’a peint la souffrance aussi bien que toi qui ne la ressentait pas. Tes périodes, tes couleurs, ta folie créatrice enfin, pourquoi t’aimer, comment ? En occultant tout ce qui a contribué à ton œuvre, tes manigances et tes bassesses, en ne gardant que ce résultat, colossal, épinglé sur des murs. Et ta signature.