En suivant la consigne indiquée par Michel sur le site de E-criture :
Dix mots, vous sont proposés cette fois-ci, à vous de les utiliser tous, et si vous avez envie de placer un pluriel ou un féminin ici ou là, à votre guise. Le verbe peut bien sûr être conjugué.
Les mots à utiliser sont :
Vaste, objets, services, centre, grâce, continu, instantané, jour, miser, étrange
Tous les genres et styles littéraires sont bien sûr acceptés.
Une matinée comme une autre dans Paris au mois d’août. Après les grosses chaleurs un petit vent frais et caressant s’enroule à mes épaules tel un compagnon amoureux, après une longue absence. La ville est ETRANGE, alanguie au soleil, débarrassée du flot CONTINU des voitures. Je m’installe dans un café, rue Jean Pierre Timbaud, et sitôt ma commande passée, j’observe le marronnier au dehors. Ses feuilles se balancent avec GRACE zébrant le plateau des tables placées contre la vitre. A côté de moi, une vieille dame avale un croissant tout en contenant un chien, installé sur la banquette et MISANT sur un geste maladroit, une minute d’inattention. Un peu plus loin, des jeunes gens oublient le monde, focalisés sur leur tablette, seul CENTRE d’intérêt digne de ce nom. Et je goûte cet INSTANTANE pris dans une lumière pâle et poudrée, l’odeur du café, le tintement des verres, les voix nasillardes des chanteurs d’un groupe de rock. Au plafond, des boules de papier suspendues comme des OBJETS volants, sont les touches de couleur du décor jaune et ocre d'une matinées qui s’étale. Je détaille l’immeuble juste devant moi, sa façade aux fenêtres étroites et aux persiennes coulissantes, quadrillant le JOUR. J’imagine de petites pièces étroites cachées derrière, des planchers en bois couinant sous les pas, des couloirs serpentant comme des rubans, des murs en carton. Je me dis que les occupants rêvent de VASTES prairies ou de plages interminables, peut-être s’y prélassent-ils en ce moment. Ou alors s’ébrouent-ils entre les draps tièdes du lit, dans leur chambre confinée, un pli au coin des lèvres.
Je finis de déguster mon thé au citron, et retourne au garage. Un quart d’heure pour installer un autoradio, ça doit suffire, non ? Combien le mécanicien facturera-t-il ses SERVICES ? Peu importe, il m’a offert sans le savoir un supplément de bonheur, dans Paris, en technicolor. J’ai le sentiment de marcher dans le monde merveilleux d’Amélie Poulain.