La fin de l’année approche et ça se voit. Le mannequin pisse et le père Noël a la tête à l’envers. Avant de prendre de belles résolutions pour l’année prochaine, chacun fait la nique à toutes celles qu’il n’a pas tenues cette année. De petites mortifications pas indispensables, comme reprendre la course à pied, perdre trois kilos ou arrêter de fumer. Quoique arrêter de fumer… Il y a une sorte de plaisir à se débarrasser de l’année et de ses contraintes, c’est une petite mue, un dépouillement, une remise à niveau. Les enfants sacrifient leurs vieux jouets sans état d’âme, nous jetons nos promesses au panier de la même manière.
Je me demande ce qui nous incite à faire la fête le 31 décembre. Le fait d’avoir vécu une année de plus ou celui d’en être délivré. Nous avons tous le syndrome de la fin des cours, le début des vacances, le départ vers ailleurs. Je dis syndrome car ce moment de bonheur découle de l’école, des obligations qu’on laisse derrière soi. Comme on se projette vers les jeux, les balades à vélo, les fou-rires sur la plage, on croit toujours que ça ira mieux l’année prochaine. Ce soir-là, c’est un peu la fin des cours, la délivrance. La trêve. Champagne, huitres, foie gras… peut-être… ou pas… Mais l’envie de se sauter au cou, de s’embrasser sous le gui, d’échanger vœux et souhaits est forte. On peut tout vouloir, tout croire à minuit. C’est comme sortir de l’école en jetant le cartable et courir dans la rue, vers sa vie. Insouciance, inconscience, liberté. C’est avoir huit ans tous les ans, un court instant.
BONNE ET HEUREUSE ANNEE A TOUS !