Pour illustrer avec un peu de retard le casse tête cette semaine chez Lajemy : les yeux, le regard.
J’ai laissé un post la semaine dernière chez les « croqueurs de mots » évoquant un de mes collègues de travail. J’ai écrit que ses yeux étaient bleus. Je le connais depuis quinze ans et dans ma tête, ils sont bleus. Ses yeux rieurs, malicieux, coquins parfois sont bleus. Que je discute avec lui, raconte des bêtises ou raisonne sérieusement, je fixe nettement ses yeux bleus. Sauf que… Ils sont verts.
Et ça l’a un peu gêné que ça m’ait échappé. Comme s’il était transparent, que mon comportement était mécanique, un jeu social. Comme si je regardais les gens sans les voir, juste pour me fondre dans la masse. Tout passe par le regard, les émotions, les sentiments, la vérité, le mensonge. On dit que les yeux sont beaux, en amande, que le regard est ténébreux, électrique. Il peut sembler caressant, cinglant, hypnotique. Il reflète notre âme, notre personnalité, nos névroses.
Je m’attarderai davantage sur les visages, leurs plis, la couleur des yeux, le froncement des sourcils dorénavant. Je ne regarde pas assez les personnes auxquelles je parle, je bouge, je vaque à mes occupations. Tout en écoutant. Retenir de quelle couleur sont les yeux n’est pas anodin car la personne qui vous fait face peut imaginer que vous l’intéressez peu.
Ce n’est pas obligatoirement vrai. Ceux qui nous entourent font partie de notre univers familier, quotidien. On ne détaille plus, ils sont là, c’est tout. On les regarde mentalement, pas avec les yeux. Un oubli, une négligence qu’il faut s’efforcer de
combattre.
Oups, pas très humain celui-là!