J’aime beaucoup cette photo, c’est un peu le mythe de la caverne, le moment exact où l’on accède à la connaissance en tournant le dos au confort des habitudes. Et le confort actuellement pour moi, c’est l’écran sur lequel je note tout ce qui me passe par la tête entre deux apparitions du soleil. J’aligne parfois des mots comme ils viennent et sans me demander où ils mènent. Mon chat, à mes pieds se cure les griffes, dans une belle indifférence. Puis il se lève et miaule, un brusque besoin de barboter dans un rayon jaune avec les moineaux, sur le balcon. Alors je râle, mais quand la campagne entre par la porte-fenêtre dans un bruissement d’ailes et de feuillages, je me dis que j’ai de la chance d’habiter au calme si près de Paris. Et je soupire, contentement d’aise, satisfaction ponctuelle et courte.
Mais la connaissance ! Il paraît que nous n’y accédons pas tous, il y a des élus, plus motivés, plus perméables et avides que d’autres. Plus chanceux aussi peut-être. Le savoir, la perception, des termes bien mystérieux. A mon échelle, je crois d’abord au bonheur, que l’on acquiert dans les livres et dans les petites choses de la vie. Des moments partagés, des sensations, des odeurs, des souvenirs et des lieux… L’arrivée du printemps... Et je soupire.