7 août 2011
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Pris sur le net.
C’était la saison, non ? Mai, juin on se marie ces mois-là, en général. Alors on invite du monde pour le fun et pour plaire aux parents. Parfois on le fait en tout petit comité, juste quelques proches, on n’a pas de sous ou on n’aime pas les tralalas. Mais on établit des listes, on prépare la cérémonie, on envoie des faire-parts, on pense au repas, aux fleurs, à l’orchestre. On organise les noces chez Campanile ou dans un château sur les bords de Loire. Et on choisit son costume, ses chaussettes, sa robe et sa jarretière. Ca demande du temps, de la réflexion, de l’énergie et on s’y donne. A fond. Ca occupe et ne laisse aucune place à l’imprévu, à la surprise.
Mais nous les invités, recevons des mots à l’encre dorée gravés sur un bristol. On dit chouette, le 15, dans trois mois, j’ai un mariage. On bloque sa journée. Et on range le carton dans un tiroir. Et puis ça se met en place dans nos têtes, lancinant, excitant, fatigant. Je porterai quoi? Ils ont vingt, trente, ou quarante ans ? Je choisis mon style ou le leur, décontracté, collé monté. Talons hauts, bibi, gants, robe ou tailleur. Costume ou jaquette, cravate ou nœud pap. J’investis ou je fais cheap. Pour le cadeau, des sous dans une enveloppe ou une liste sur le net. Je demande autour de moi, c’est selon, on me dit. Ils vivent ensemble depuis un moment ou pas ? Tu sais moi, je ne m’embête pas, j’appelle les parents, ils ont bien une idée.
Je ne stresse pas vraiment, j’ai hâte d’y être, j’ai hâte que ce soit terminé. Parce que j’y vais avec mon homme, que ça me rappelle des choses, des minutes solennelles, de l’émotion, des pleurs de midinette. Trop manger, trop danser, trop boire. Trop de monde, des inconnus, des sourires, des présentations à des gens qu’on ne reverra pas. Des retrouvailles avec ceux qu’on ne côtoie pas assez et d’autres, qu’on n’aimerait mieux ne pas rencontrer. Du social, de l’hypocrisie. A peine, à peine.
Et puis en fin de compte, on regarde les photos, on est moins crispé, d’avoir attendu sous le vent, la pluie ou un soleil de plomb. D’avoir attendu les familles, le photographe, la fin du mariage précédent et l’arrivée des mariés. On se pose devant l’écran de l’ordinateur ou celui de la télé, une semaine après. On se dévisage. Mon homme et moi, on soupire, c’est comme un « dégoût » de nous et des autres, une victoire de la vie, une promesse pour l’avenir. C’était quand même un beau mariage !