105ème jeudi en poésie chez Brûno, avec un peu de retard: En attendant l’été.
Un bourdon volète et murmure
Tout contre un géranium lové
Et son message par sa tournure
Fustige l’imposture de mai
Relayé sur tous les balcons
Par des trilles vains, désenchantés
Il se pavane le ventre rond
Tandis qu’on donne la becquée
Les roses ont perdu leurs pétales
Au velours lavé par la pluie
Un frêle tapis de soie étale
Orne le sol, le soleil fuit
Un lourd parfum de terre humide
S’accroche à mes vêtements secs
Poltron, maladif et acide
Printemps digère son échec
Dans l’aube grise, une trouée blanche
Signe la progression du jour
Sur mon épaule, midi se penche
Et me témoigne son amour
Moi, les yeux clos, je veux bien croire
Que les tulipes vont faner
Les murs de ma cité dortoir
Ont la pâleur des blés fauchés