Pour illustrer le thème proposé par Brunô en ce 105ème jeudi en poésie: le Peintre
Quand le jour à grands flots entre par les verrières
Quand les blés dans les champs attrapent la lumière
Le peintre se révèle, l’artiste se dévoile
Emprisonne les sens qu’il jette sur la toile
Et quand du bout des ongles il palpe la matière
Son pinceau virtuose peut restituer le verre
Quand sa main frôle, anime, et caresse la soie
Glissée dans le tableau, l’étoffe vit et chatoie
A l’heure du crépuscule quand l’orange bouscule
Les ormes, les passereaux, les frêles campanules
L’homme trempe les crins de son outil fidèle
Dans l’or et le vermeil, Dieu lui greffe des ailes
Quand dans son atelier la muse pose en silence
Allongée, dévêtue, immobile indécence
Exhibant de la chair, une main sur les hanches
Il transcrit le désir, la pulsion, l'avalanche
Il est victime du plomb et du blanc de céruse*
Les couleurs se dérobent, il peaufine sa ruse
Travaille en noir et blanc, porté par cette foi
Qui définit le monde, avec son cœur, ses doigts
*allusion à Goya