Chez Enriqueta le défi est : c'est un petit lieu qui ne paie pas de mine, banc public, ruelle, place, arrêt de bus… un endroit qui ne vaut pas le détour sauf pour vous. Décrivez ce lieu et racontez pourquoi, il vous plaît ou déplaît tant.
C’est un réverbère pour moi, à Beaulieu sur Dordogne où nous avions passé nos premières vacances en amoureux, avec mon mari. L’été, Beaulieu est une fourmilière : un terrain de camping à la sortie de la ville, des vacanciers agglutinés autour de la Dordogne qu’ils traversent en pédalo, ou éparpillés dans les nombreux bars. Le soir lorsqu’on s’assied sur le banc, dans la douceur des nuits d’août et sous le double halo de la lune et du réverbère, l’eau a une odeur de terre grasse et fertile. Les générations s’entrecroisent à l’heure de la promenade, les accents de France se marient, quoique saupoudrés de flegme britannique. De là on aperçoit les silhouettes des maisons. Les pierres racontent des histoires du terroir, que les chats de la ville se transmettent le jour, en les écoutant, quand les briques brûlent sous le poil, au soleil. On se représente les rues étroites où il fait bon se perdre lorsque sonne le carillon de l’église, que le vent soulève le lierre plaqué aux murs centenaires. Tout près, se tiennent de petits restaurants gastronomiques aux terrasses donnant sur la Dordogne. Des pensions de famille aux menus pantagruéliques où le confit de canard se marie aux pommes de terre et où les noix sont reines. Il est agréable de s’imprégner du pays qui s’ouvre au monde et rajeunit le temps d’une saison, comme pour s’aérer. Comme on déplie le journal et lit les nouvelles, se tient au courant de la vie, ailleurs. Un journal que Beaulieu referme ensuite afin de poursuivre un chemin de rocaille façonné par les siècles.
Depuis nous retournons souvent à Beaulieu où notre jeunesse s’est accrochée aux murs, aux pavés, aux berges de la Dordogne. Au réverbère. Au printemps la nature est verdoyante, moussue, les odeurs d’herbe mouillée montent du sol. Les tuiles des maisons luisent au loin comme vernies. La Dordogne qui s’ébroue au sortir de l’hiver est glacée, et galope comme un jeune chien, la gueule baveuse. Ses berges désertées avides de sensations, bruissent de plaisir sous les pas des premiers touristes. A cet endroit, entre le banc et le réverbère, on entend sans les voir, les chutes et la rage qui les accompagne. Ce bruit sourd, incessant est celui de notre jeunesse qui rue. Mais si l’on se retourne, le regard porte sur la montagne paisible, incontournable, signe du temps qui vient. Celui des jours denses et précieux que savourent ceux qui ont déjà vécu une bonne part d’existence.
écureuil bleu 23/11/2012 20:48
mansfield 24/11/2012 13:36
valdy 08/11/2012 16:03
mansfield 09/11/2012 14:58
flipperine 07/11/2012 23:47
mansfield 08/11/2012 11:23
Coucou c'est l'ami Gégouska 07/11/2012 05:39
mansfield 07/11/2012 16:59
Plume 06/11/2012 20:58
mansfield 07/11/2012 16:58
Joëlle Colomar 06/11/2012 19:55
mansfield 07/11/2012 16:57
chloé 06/11/2012 18:41
mansfield 07/11/2012 16:54
marine D:0019: 06/11/2012 17:59
mansfield 07/11/2012 16:53
mel-and-tof 06/11/2012 16:28
mansfield 07/11/2012 16:52
enriqueta 06/11/2012 12:47
mansfield 07/11/2012 16:51
Fethi 06/11/2012 10:37
mansfield 06/11/2012 11:05
ABC 06/11/2012 09:52
mansfield 06/11/2012 10:53
Djemaa 06/11/2012 09:04
mansfield 07/11/2012 17:19
SklabeZ 06/11/2012 00:28
mansfield 06/11/2012 10:55
Catheau 05/11/2012 21:43
mansfield 06/11/2012 11:02
enriqueta 05/11/2012 20:14
mansfield 06/11/2012 11:03
bruno 05/11/2012 18:39
mansfield 06/11/2012 11:06
Hauteclaire 05/11/2012 18:06
mansfield 06/11/2012 11:07
Carole 05/11/2012 18:05
mansfield 06/11/2012 10:57
Dominique 05/11/2012 17:48
mansfield 06/11/2012 10:51