Dans son défi 95 Lénaïg nous propose :
Un texte-sandwich ! Encadrons-nous de deux citations extraites d'un roman pour imaginer une histoire entre les deux !
Commençons notre page par ceci : "[...] La nuit avait des yeux, le vent de longues oreilles et nul jamais ne se rassasiait d'autrui." Et terminons-la par cela :"[...] - Tout dépend du vent, il y en a qui vous font tomber, et d'autres qui raffermissent vos attaches et vous fortifient." Je préciserai à la fin de la semaine le titre et l'auteur du roman.
La nuit avait des yeux, le vent de longues oreilles et nul ne se rassasiait d’autrui. Elle ne pouvait que tomber amoureuse. Lancé dans la foule comme un tronc mort balloté par les flots, lui dérivait. Détaché, il faisait mine d’ignorer le groupe, en sirotant un punch, les yeux baissés. C’était de la stratégie, elle avait déjà croisé de ces tombeurs. La première fois, le type l’avait prise au piège au cours d’une autre "soirée cocktails", en lui tendant un mini éclair à la pistache.
Celui-là n’esquissait pas un geste, il laissait venir à lui les "grandes cruches". C’était la nuit, elle avait chaud et s’installa sur la terrasse afin de converser avec le vent. Elle savait qu’il la suivrait, piqué de n’avoir pas réussi à l’aimanter.
Il s’accouda au balconnet, loin d’elle. Il espérait encore, avait confiance en lui. Cette manière de croiser les jambes et de tirer sur sa cigarette. De passer une main dans ses cheveux frisés. Il la provoquait, plaçant son corps svelte dans une flaque de lumière posée par la lune sur la dalle. Et tandis que d’autres sortaient comme eux, attirés par la fraîcheur, puis retournaient bruyamment dans salle, ils ne disaient mot. Ne bougeaient pas. Ils savaient l’un comme l’autre, que leurs vies se tamponneraient. Ce serait foudroyant, passionné et bref. Peut-être pas. Mais par la suite, l’existence aurait une tout autre saveur.
Il l’agaçait à ne pas céder, à ne pas tenter de lui faire la cour. Elle l’excitait, cette froideur, cette carapace, ce dédain ! Quelle sensualité dans le long serpent déployé de ses cheveux ! Il serra le poing, les mâchoires, elle esquissa un sourire. Ils n’échangeaient pas un regard mais se devinaient. Des voix leur parvenaient du salon, assourdies. L’orchestre entonna une valse qui les pétrifia.
Comme si quelqu’un avait sifflé le début d’un match, leur enjoignant de cogner, de faire mal. Comme si le monde autour d’eux n’attendait qu’un divertissement, à leurs dépens. Comme si tous ces gens se prenaient pour le vent. Ils se laissèrent porter et se rapprochèrent. Puis il la saisit par la taille et l’entraîna à l’intérieur parmi les danseurs. Grisés, ivres, ils ne résistaient plus. Ils avaient compris, ils avaient admis.Tout dépend du vent, il y en a qui vous font tomber et d’autres qui raffermissent vos attaches et vous fortifient.
Renee 16/02/2013 18:01
mansfield 18/02/2013 16:35
SklabeZ 13/02/2013 23:41
écureuil bleu 09/02/2013 13:22
Cendrine 09/02/2013 00:32
juillet58edwige 07/02/2013 06:53
mansfield 08/02/2013 16:58
enriqueta 06/02/2013 10:10
mansfield 08/02/2013 16:59
valdy 06/02/2013 09:49
mansfield 08/02/2013 17:06
Nina Padilha 06/02/2013 08:31
mansfield 08/02/2013 17:07
coucou c'est l'ami Gegouska 06/02/2013 07:49
mansfield 08/02/2013 17:08
Joëlle Colomar 05/02/2013 20:07
mansfield 08/02/2013 17:09
albireo 05/02/2013 18:54
mel-and-tof 05/02/2013 15:09
mansfield 05/02/2013 21:12
Jeanne Fadosi 05/02/2013 11:18
mansfield 05/02/2013 21:06
marine D:0019: 05/02/2013 08:23
mansfield 05/02/2013 20:54
Carole 04/02/2013 23:11
mansfield 05/02/2013 20:51
Josette 04/02/2013 22:21
mansfield 05/02/2013 20:49
M'mamzelleJeanne 04/02/2013 21:01
mansfield 05/02/2013 20:48
flipperine 04/02/2013 18:41
mansfield 05/02/2013 20:46
Nina Padilha 04/02/2013 17:36
mansfield 05/02/2013 20:45
Renee 04/02/2013 17:33
mansfield 05/02/2013 20:43