Prendre la route dès le réveil
Sans attendre le plein soleil
Longer les champs de tournesols
Qui, tête dressée, me cajolent
D’un baiser sec et craquelé
Offert sur la voie de l’été
Entrer dans l’ombre des sous-bois
Telle une musaraigne aux abois
Regarder danser les grillons
Dans la poussière en tourbillons
Une odeur de terre chaude et âcre
De la journée signe le sacre
Je forme de la main une coupelle
Et cueille des mûres, des mirabelles
Me voici au bord de l’Ariège
D’où j’ai l’immense privilège
D’apprivoiser la lueur ambrée
Qui couvre le tronc des figuiers
Un feu crépite sur l’autre berge
Dans les trouées, des flammes émergent.
Et la fumée enveloppante
Berce mon cœur, sécurisante