Décembre arrive et l’année bascule avec lui
C’est une période étrange, où chaque être se fuit
Les mois se précipitent comme pour s’engouffrer
Dans la nouvelle année et ses promesses sucrées
On dirait que chacun voudrait les retenir
Les enrouler à soi, a peur de l’avenir
Ainsi enrubanné, enchaîné à l’année
On oublie que le temps ne cesse de filer
Comme il est effrayant d’observer les passants
Se créer des devoirs, s’obliger en soufflant
A courir les boutiques, hanter les devantures
Dans les grands magasins, piaffer, presser l’allure
Tenter de découvrir l’objet du "faire plaisir"
Qui fera s’extasier et pousser des soupirs
Un soir de réveillon, selon la tradition
Gentiment collée à la naissance d’un poupon
Et moi je les détaille, le jeu vaut tout à fait
La peine de s’étonner, de sourire, de gloser
Je me demande qui, de moi ou bien d’eux, est
Dans cet étang trouble, poisseux, le plus englué!