Défi 96 cette semaine chez Lilou à la barre des CROQUEURS DE MOTS : Rupture
A toi que j’aime,
Quand tu es partie, j’ai su que je ne te courrais pas après. Que ma fierté ne le permettrait pas. Sagan n’a-t-elle pas dit : les êtres orgueilleux ne savent pas aimer. Je n’ai peut-être pas su, ou voulu m’engager, je pense que c’est l’une des raisons de ton départ, mon manque de tendresse durant ces moments légers et tendres en ta compagnie. Je ne peux pas expliquer et ne souhaite pas le faire, cela fait partie de mon caractère, cette raideur, je ne connais pas l’insouciance. Je tâcherais de m’amender à l’avenir. Mais pour toi, c’est trop tard, je le réalise.
Je ne tiens pas à m’accrocher, je trouve cela ridicule, même si l’on affirme que le ridicule ne tue pas. Que l’humiliation est l’un des versants de l’amour. Je n’ai pas de crampons ni de piolet, je n’escaladerai pas cette montagne. Et je me connais parfaitement. A trop me prosterner devant toi, je réussirais à te reconquérir qui sait, mais jusqu’à quand ? Quelle serait la date de ton prochain départ ? Je devrais vivre un semblant de bonheur avec ce poids sur le cœur. Je te détesterais en fin de compte, je te haïrais. Et je ne me supporterais plus. Je me lèverais un jour et aurais envie de gifler ce visage qui me fixe dans la glace.
Aussi, ne manifeste aucun étonnement, aucune surprise devant mon manque de réaction et mon mutisme. Je t’aime encore trop et j’ai mal, je ne veux plus affronter ce qui reste des jours anciens. J’ai planqué toutes les photos qui me les rappellent. Je les détruirai si j’ai un peu de courage.
Alors permets que je t’embrasse une dernière fois, que je t’étreigne et respire ton parfum. Et que je te tourne le dos, comme à tout ce qui me rappelle nos folles équipées et nos dérives.
Adieu mon amour, adieu à toi période bénie de ma vie, adieu Ma Jeunesse.