Musée de cire de Madrid
Aujourd’hui chacun veut se sentir vivant, exister c’est montrer son image. Sur internet, à la télé, dans son quartier. Par l’intermédiaire d’un ordinateur, d’un IPAD, d’un téléphone portable. Chacun s’isole pour se relier au monde. Et afficher son univers. Je vous entends et je vous vois tandis que j’écris, car vous et moi illustrons parfaitement cela. Mais nous avons nos vies, nos professions, nos familles. Nous sommes des « geek » occasionnels. Et notre notoriété reste modeste. Quoique moi, je suis une « star », dans mon quartier. Dès que je sors de la pharmacie, on me salue, on me fait la bise parfois. J’ai mes fans, mes groupies. Mes relations : tenez Barak et moi… Je plaisante. A peine…
Car ce que certains recherchent c’est une petite heure de gloire. On dit faire le buzz, on compte le nombre de tweets, les vues sur le Web, on admire des excentricités, des écarts de langage, des expressions deviennent cultes. Il n’y a plus de frontière entre le grotesque, le sensationnel, l’événementiel, l’exceptionnel. Ce qui compte est de faire parler de soi et de croire que la gloire est arrivée, que fortune est faite. Ce qui compte c’est le paraître, l’enveloppe, le néant. Aujourd’hui on est riche de bulles. Autrefois, souffler dans la mousse c’était pour jouer, et regarder les bulles s’envoler, éclater. De nos jours, les bulles n’éclatent plus, elles enflent indéfiniment. Et deviennent des références.