Les textoésies de Suzâme ont pour thème cette fois : présence ou absence de l’amour.
Je la suivais alors, décérébré, absent,
Elle m’attirait si fort et couvrait lentement
Chaque repli de ma peau de baisers enflammés,
Elle ancrait dans ma chair le désir de lutter.
Sollicitait ma rage, pesait de tout son poids
Sur mon corps, sur mon âme et s’emparait de moi,
L’amour était une guerre dont l’enjeu bien réel
Etait sursaut de vie, en finir avec elle.
Un jour elle décida de gagner les tropiques
Un endroit enchanteur aux couleurs magnifiques
Où l’ombre des cocotiers s'amuse avec la lune
Moi, je n’avais qu’à joindre Venise et la lagune
Elle disait qu’en amour, je ne ressentais rien
Et à bouts d’arguments, elle m’a laissé son chien
Car je n’étais sensible qu’aux odeurs et au sexe
J’étais un animal, j'agissais par réflexe
Me voilà aujourd’hui balloté par le vent,
Flamboyant privé de son manteau de safran.
Ni paletot, ni muse de qui être le féal.
Et pourtant quoiqu’on dise, je rêve d'un idéal.