Pour répondre avec un peu de retard au casse tête de Lajemy cette semaine: le contenu de mon sac.
Si je l’entrouvre ne serait-ce qu’un tout petit peu, j’en dévoile déjà trop. Vous saurez tout de moi, que je suis coquette, organisée, un rien maniaque. Que je fais attention à ma ligne, que je suis enrhumée en ce moment. Que j’ai des enfants, oui mais vous ne saurez pas leur âge car je trimballe toujours les mêmes photos depuis dix ans, et le porte-clefs personnalisé que l’on m’a offert au CM2. Le leur, de CM2.
Si je l’ouvre grand, que je déballe tout mon attirail, vous découvrirez des trucs qui font pchitt, ou cling, ou craquent sous la dent. Pulvérisateur anti-allergies, coupe ongles ou chewing gums à la menthe. Vous connaîtrez mon emploi du temps de la semaine, ma liste de courses de lundi, trouverez le carton du vétérinaire. Tiens, ça me fait penser qu’il faut que je prenne rendez-vous pour Mimie. Ben oui, son vaccin.
Vous devinerez où j’ai passé ma soirée de samedi. Soupèserez mon porte monnaie alourdi de pièces cuivrées. Reniflerez quelques gouttes de mon parfum. Extirperez une boucle d’oreille de la doublure, j’ai perdu l’autre chez le coiffeur. Poufferez à la lecture de "Voici "que je cache dans la même doublure. Sifflerez avec dégoût, les doigts pincés sur un stylo sans capuchon emmailloté dans un kleenex.
Alors j’ai fait impersonnel donc secret. J’ai déballé mon sac à dos. Dedans ya le guide du routard, destination Dublin. Faut pas pousser quand même, j’allais pas risquer Bangkok. Des chaussures de marche, une bouteille d’eau. Pour la Guiness, ya les pubs. Des mouchoirs, des pansements, un parapluie, eh oui, Dublin… Un plan de la ville, mon passeport, des sous comme à Paris, mon dico d’anglais. Et des gants pour cacher mes mains. On ne sait jamais, là bas, ils ont beau avoir une Henry street, les compatriotes d’un certain Thierry peuvent avoir des susceptibilités.