Défi N° 72
Vous écrivez une lettre d'amour délirante ou romantique, ou les
deux à la fois, à votre boucher(e), votre boulanger(e), à votre curé (sans "e"), à votre facteur (trice), votre crémier(e), et que sais-je encore ....à qui vous voulez. Dans cette lettre (pas trop longue), vous introduisez 14 mots (dans l'ordre, de préférence ) d'une chanson que vous connaissez tous :
" Ne me quitte pas " ; voici les mots :
Oublier- s'enfuit- malentendus- coeur - couvrir- domaine -amour - mort - feu- blé- rouge -ombre- chien- quitte
Ma chère Aurore,
J’ai promis de ne pas t’OUBLIER, je ne peux pas d’ailleurs. Jamais ton souvenir ne S’ENFUIT, tes livres sont des repères pour moi dans ma vie, aujourd’hui. Tu as connu les MALENTENDUS, avec les hommes de ton siècle, qui n’admettaient pas que tu puisses être femme, libre, indépendante et pensante. Tu as ouvert ton CŒUR à des créateurs illustres, entre 1833 et 1847, époque qui a dû COUVRIR ta période scandaleuse. Des hommes que tu as conviés dans ton DOMAINE au nom de l’AMOUR que tu leur portais. Je parle de Musset et de Chopin bien sûr, je parle de Nohant, Ô Bonne Dame ! Je t’aime parce que tu as su porter, soutenir ces génies, leur donner des ailes.
Tu as eu la douleur de les perdre tous les deux et leur MORT te fit souffrir et te consumer à petit FEU. A celle du premier, tu écrivis un livre pamphlet sur votre relation difficile (Elle et lui). Et tu veillas le deuxième comme une mère, jusqu’à sa disparition. J’admire ta capacité à rebondir, j’admire ton dévouement.
Certains de tes romans parlent d’âmes pures et de fêtes au milieu des champs de BLE. Pas seulement pour louanger la campagne et critiquer la ville, mais pour exalter la nature, cette fée que nos écologistes tentent de préserver. J’ai adoré ton conte, « le Marteau ROUGE », que tu as inventé pour tes enfants. Un conte à lire aux nôtres inlassablement. Pour Dame Nature. Puisque j’aborde la vie familiale, je vois aussi planer l’OMBRE du petit CHIEN blanc Marquis qui avait élu domicile à Nohant et dont Chopin parle dans des lettres aux siens. Que tu aies été une amie des bêtes te rend encore plus chère à mon cœur.
Je vois la vie, l’amour, la douleur, la joie, tout ce qui fait nos existences et que tu as su raconter magnifiquement. Je te QUITTE pour le moment, à regret. Pour mieux te retrouver, plus tard, dans un fauteuil à la campagne, l’un de tes livres entre les mains.
Comme Hugo, je: pleure une morte, je salue une immortelle!
A bientôt, Aurore. Ou plutôt George Sand.
E.