Hier j’ai assisté à lecture d’une nouvelle de Zola relatant la crue de la Garonne en 1856 : l’Inondation.
Un texte bouleversant, désespéré, cruellement humain. C’était à la mairie du XVIIème à Paris, le comédien JC Dreyfus en faisait la lecture. Il avait la prestance et la truculence, le coffre nécessaires à des mots qui sonnent comme un témoignage. Ses petites manies autour de lui, son thé, ses gâteaux, la lampe sur son visage, ses bras, ses mains qui volent et tourbillonnent. Il postillonne, il éructe, sa voix graillonne, rauque, tombante parfois, aphonie, grattement de gorge. Sa petite chanson en fin de lecture apporte une gouaille et une note désabusée à un texte dont le malheur infini accable l’auditeur qui aimerait que cela cesse. Pas la lecture, pas la truculence, pas la vie dans la voix mais tout ça, la couleur d’un ciel moqueur et blanc, comme pur, la lente montée d’une eau sans pitié, l’allongement de la liste des cadavres, et la survie d’un vieillard qui sait l’injustice de survivre aux siens.
Un texte à découvrir ou redécouvrir, d’une actualité poignante en ces jours dramatiques que vit la Vendée.