Pour les jeudis en poésie chez Un soir bleu, thème: de la cave au grenier.
Je les entends courir, je les entends piailler
Dessous les portes grises, aplaties, effrayées
Elles glissent, comme éprises d’un vent de liberté
Elles sautent et tétanisent les gros chats du quartier
De nos pièges, elles se moquent, de nos ruses elles s’amusent
L’homme n’est qu’un gros bênet, et à ces jeux il s’use
Ce qui les fait courir, sursauter, rebondir
C’est la valse du balai qui les prend dans sa spire
De la cave au grenier, il fouette le pavé,
Le carrelage, la moquette et frotte le plancher
Derrière les tuyaux, elles doivent se retrancher
Les canalisations constituent leur foyer
Car au fond c’qu’elles adorent c’est l’odeur du gruyère
Qui emplit la cuisine et leur museau s’y perd
De toute la maison c’est l’endroit qu’elles préfèrent
Mais c’est aussi la loge du bourreau tortionnaire.